

Neuf (09) mois déjà que votre parti a rejoint la majorité ,quel bilan peut-on faire de votre participation au gouvernement ?
M Z : ‹‹ Nous avons été appelés au gouvernement pour des questions de réconciliation et de cohésion sociale, ça d’ailleurs été le thème de campagne de notre candidat son excellence M. Diabré, donc nous avons quand bien même un ensemble de propositions qu’on avait déjà prédéfinies, donc c’est dans ce cadre que nous nous retrouvons. Actuellement, comme vous le savez, il y a eu des concertations au niveau des régions, ces même concertations sont en train de continuer afin de sortir un document, et ce document qui permettra au gouvernement de pouvoir tenir, ce qu’on appelle le forum sur la réconciliation et la cohésion, et je crois que ce document va tracer les grandes pistes pour pouvoir arriver à ce que nous estimons être à la base de beaucoup de problème que nous connaissons au Burkina Faso . Vous savez que dans un pays où il n’y a pas de cohésion, dans un pays où vous vous entendez pas, c’est facile pour l’ennemi et pour l’adversaire de pouvoir mettre pied chez vous, et nous pensons que la réconciliation, on a besoin de se parler, on a besoin de s’unir et on a besoin de se mettre en bloc pour pouvoir lutter efficacement contre nos adversaires qui nous agressent. Déjà, vous avez vu que avant même qu’il n’y ait des locaux pour pouvoir dire que c’est là le ministère, il a commencé déjà le travail. C’est quelqu’un qui est toujours dévoué, prêt toujours à se battre pour son pays. Sinon, vous le savez, vous connaissez sa carrure, il n’a pas vraiment besoin de revenir au plan national pour faire valoir ses compétences, mais c’est un patriote et ce qu’il fait déjà, c’est assez perceptible, c’est assez visible. C’est des consultations juste à la base, parce qu’on dit pour combattre un mal, il faut comprendre le mal et dans ce sens là, vous voyez un peu, M. Zéphirin est au four et au moulin. D’aucuns diront qu’il est actuellement l’homme le plus médiatisé, avec juste raison, puisque la question de la réconciliation nécessite justement une implication de toutes les couches. Aucune couche n’est en exclusion, donc vous comprenez l’immensité du travail du ministre d’Etat.››
Malgré les multiples efforts consentis par le gouvernement l’insécurité persiste , qu’est-ce-qui pourrait justifier cela ?
M Z : ‹‹ La question du terrorisme n’est pas liée à un système de gouvernance forcément, parce que lorsque vous prenez les pays qui sont la cible de ces attaques, c’est pas forcément un système de gouvernance, je me dis peut-être qu’à quelque part, nous avons péché dès le début. Vous savez quand un mal arrive et que vous n’arrivez pas à cerner le mal dès le début, dès que ça généralise, pour venir à bout, ça devient très compliqué, vous avez beaucoup d’efforts à fournir, donc à ce niveau là, on s’est rendu compte justement qu’il fallait l’implication de tout le monde. Vous voyez il y a des pays qui ont connu ce phénomène il y a longtemps, et qui continuent à la limite de vivre avec. C’est pas des phénomènes qu’on peut expliquer comme cela, lorsque vous avez un adversaire et qui vous affronte frontalement, vous savez quelle mesure prendre, mais lorsque vous ne savez pas qui vous attaque et pourquoi même, ça pose déjà un problème .››
Pourtant vous étiez contre ce régime .Pourquoi ce changement brutal de langage ?
M Z : ‹‹ Ce n’est pas un changement de discours, vous savez il faut être réaliste, il est de bon ton pour l’opposant de pouvoir relever ce qu’il voit comme failles et de pouvoir faire des propositions. Tout ce que nous disions, c’était accompagné de propositions. À partir du moment où nous avons changé de camp, nos propositions qui sont en train d’être faites doivent être intégrées, c’est à dire que lorsque vous rejoignez un camp, c’est pour apporter votre expertise aussi, c’est un peu ça, le discours n’a pas changé. Moi, je n’ai pas ma langue dans ma poche, si aujourd’hui un problème de gouvernance grave se pose, si je dois me prononcer, je me prononcerai comme il se doit, en homme libre. Moi je ne tiens pas compte de bords politiques ou quoi, même avant hier, certains s’amusaient avec moi, que mes discours n’ont pas évolué tellement et que j’évolue toujours dans la peau d’opposant, je dis, non, je ne me sens pas dans la peau d’opposant, je me sens dans la peau de quelqu’un qui est réaliste. Voilà, quand on ne prend pas le temps d’analyser ce que vous dites, on peut dire tout de suite systématiquement que le discours a changé. Le fait de dire que le terrorisme n’est pas lié forcément à la gouvernance, ça ne devrait pas dire que moi je disculpe le pouvoir en place, non, je n’ai pas dit ça. Je dis tout simplement qu’il y a des pays qui sont mieux organises, qui n’ont pas de problèmes à l’interne, mais qui n’arrivent pas à gérer cette question, parce que nous nous disons qu’il y a d’autres moyens et d’autres stratégies qu’on n’a pas encore touché, mais ensemble on est en train de mener des réflexions. Entre celui qui contribue à la réflexion et celui qui est en dehors de la réflexion, vous ne pouvez pas avoir le même langage ››Daouda SAWADOGO
www.eclairinfo.net