

Si ce n’est du grand banditisme, c’est alors du djihadisme
C’est un secret de polichinelle, les habitants du Sud-Ouest Burkina ont certainement regardé d’un coin de l’œil les différentes marches organisées dans plusieurs localités pour demander plus de sécurité au gouvernement ; ils étaient certainement loin de savoir que le glas avait sonné sur leur légendaire quiétude. En effet, la Région du Sud – Ouest et plus particulièrement, les communes frontalières avec la Côte-D’ivoire, que sont Djigoué et Kampti et qui semblaient faire l’exception aux règles djihadistes, ont été sérieusement secouées ces dernières 72 heures. En effet, des groupes djihadistes et assimilés se sont signalés à Helentira, localité située à 25 km de Djigoué le chef-lieu de la commune, mais adossé à Mangodara du côté des cascades. En ces lieux, les djihadistes ont publiquement décliné devant les habitants leur farouche volonté de les islamiser et en mettant une croix à l’école du blanc dans toute la zone. Face à la tension constatée lors des échanges, le chef du canton de Helentira, se serait réfugié à Kampti.
A kampti justement à gongonne, c’est un commerçant du nom de Valéa Karim, qui au même moment, est victime d’un braquage ; les recettes journalières estimées à plusieurs millions de nos francs, sont parties en fumée. A Galgouli à 20 km de kampti, Hien Sansan gérant d’un kiosque Orange Money a eu moins de chance ; il est froidement abattu par ces agresseurs.
Pouvait-il en être autrement, franchement !
Depuis la nuit des temps, la bande forestière de Djigouè qui fait frontière avec la Côte-D’ivoire, n’a jamais bénéficié d’un dispositif de sécurité digne de nom et on a envie de clamer haut et fort, que ce qui devait arriver arriva. Une commune aux grandes potentialités agricoles insoupçonnées, mais abandonnée à elle même dans le domaine de la sécurisation interne et externe. Même pas un poste de police ou de gendarmerie là-bas. C’est la triste réalité. Ce sont les « dozos » qui appuient et facilitent l’exécution de certaines tâches décidées par l’autorité administrative.
Peut-on alors le confirmer maintenant, le TOUT-BURKINA est sérieusement tenaillé par ces forces du mal !
Incroyable mais vrai, la Région du Sud – Ouest n’est plus « ce long fleuve tranquille ». Et ce n’est plus un secret, les forces du mal s’y trouvent et apparemment sont entrain de marquer leurs quartiers. Au cas contraire, les experts en sécurité doivent nous renseigner davantage sur cette nouvelle donne djihadiste dans la zone. Si ce n’est du grand baditisme, c’est du djihadisme.
Mais pour l’heure, les habitants de cette partie du pays qui semblait être « épargnée de la hantise djihadiste », ont perdu le sommeil voici 72 heures au moins ; les djihadistes sont là et la peur aussi en ces temps de travaux champêtres ; la population tremblotante ne sait pas à quel saint se vouer. En tout cas là-bas, les habitants se mettent à implorer Allah le Bon Dieu. Hier, loin des theatres des opérations anti-djihadistes, aujourd’hui ils n’en croient pas leurs yeux.
Bachir Bakaye KAMBOU
Correspondant / PONI
eclairinfo.net