
Chers Compatriotes, vaillants défenseurs de la justice sociale, il y a des moments dans la vie où il faut savoir quoi qu’il en coûte changer de cap salvateur. Le changement au Burkina Faso est devenu une question vitale.
Compte tenu de la grave dégradation de la situation sécuritaire au sein de notre pays et face aux récentes demandes de démissions du chef de l’Etat, le gouvernement du Burkina Faso sest réuni en conseil des ministres le mercredi 17 novembre dernier avec des conclusions irréalistes. A titre d’exemple, l’annulation du processus d’enrôlement des électeurs pour les élections municipales de 2022, décidée, montre clairement que sil ny avait pas eu l’attaque barbare d’Inata ce gouvernent allait poursuivre contre vents et marées, l’organisation (à coût de milliards) dudit processus électoral impopulaire à une période aussi critique.
De plus, dans la période douloureuse liée à lattaque, le président du Burkina Faso, son Excellence Rock Marck Christian KABORE était en France. Même après avoir décrété 72H de deuil national, il nétait pas là pour pleurer avec les burkinabè ; Il est revenu quelques jours plus tard pour tenir le conseil des ministres avec les conclusions que nous connaissons. Cest inacceptable.
A travers les conclusions dudit conseil des ministres ainsi que son adresse à la nation qui montrent clairement qu’en rapport avec l’attaque d’Inata, le chef de l’Etat était sous-informé :
aucun signal fort n’a été donné à l’endroit des Forces de Défense de Sécurité (FDS) en vue dun changement novateur,
la bravoure des gendarmes sauvagement massacré à Inata na pas été hautement saluée compte tenu du contexte difficile de leurs liquidations,
aucune précision claire n’a été donnée aux Burkinabé quant à la sécurité attendue et le peuple est toujours au même niveau d’inquiétude grandissante.
Cher compatriotes, les évènements de ces derniers jours ont conduit l’officier de police en disponibilité, Assami OUEDRAOGO (ancien officier de la sûreté de lEtat, ancien officier de liaison Police-Armée pour la résistance du putsch de 2015 et ancien chef de la police spéciale de laéroport international de Bobo-Dioulasso) à rendre purement et simplement sa démission pour rejoindre le Dr Aristide OUEDRAOGO et bien dautres camarades dans la poursuite de la lutte.
Aussi, des informations nous sont parvenues sur la distribution dargent à des jeunes de la part de certains leaders du pouvoir, pour leur demander de ne pas manifester. Nous attirons lattention de toute la jeunesse burkinabè sur ces méthodes dachats des consciences et nous leur disons que pour vos vies et votre avenir, restez libre et maitre de vos convictions. Jeunes du Burkina Faso, ralliez massivement les manifestations légitimes lancées pour votre liberté et pour la patrie. A cause dune seule personne, on ne peut pas détruire une nation ou tout un peuple.
Après une analyse minutieuse, notre conclusion est que ce conseil de ministres na rien apporté de nouveau, ni de bénéfique sur le plan sécuritaire. Le président de la république confirme résolument quil nest pas lhomme de la situation. Sur cette base, il n’y a plus de marche arrière à faire et nous rejetons dore et déjà, sans réserve, toutes les conclusions dudit conseil des ministres.
Peuple du Burkina Faso, ce gouvernement a clairement montré quil na pas la solution à notre problème ; il cherche seulement à nous déconcentrer et à détourner notre attention vers des futilités. Nous ne pouvons plus faire confiance, ni confier nos vies à des dirigeants impopulaires qui font du tâtonnement leur méthode de prédilection.
En considération de ce qui précède, nous approuvons, maintenons et demandons avec insistance, la démission inconditionnelle de son Excellence Rock Marck Christian KABORE, président de la république ainsi que tout son gouvernement, suivie de celle du président de LAssemblée Nationale, Alassane Bala SAKANDE ainsi que de tous les députes en exercice parce quils sont tous comptables de la détérioration actuelle de notre pays.
Nous espérons et attendons les démissions patriotiques de ces personnalités susmentionnées, dici quelques jours et nous lançons officiellement pour compter de demain samedi 20 novembre 2021, un débrayage actif suivi de manifestations sur toute létendue du territoire national. Les manifestions seront maintenues du samedi 20/11/21 jusquà la fin du mois.
Si dici le samedi 27/11/21, le président du Burkina Faso refuse de démissionner, nous demandons dès à présent à lensemble des burkinabè de considérer son refus comme un appel clair et précis à la désobéissance civile et nous demandons à toutes les organisations patriotiques des provinces, des villes et campagnes, de rallier la capitale Ouagadougou par tous les moyens, aux fins de manifestations gigantesques les 27/28/29 et 30 novembre 2021 pour exiger sa démission.
Au Chef de Fil de lOpposition Politique (CFOP), nous lui disons quil ny a plus de tergiversation à avoir. Face à la détérioration du pays, et aux attentes populaires, il ny a quune seule option qui reste ; celle de la fermeté en se décidant maintenant en faveur du peuple.
Au partis politiques membres de lAPMP (Alliance des Partis de la Majorité Présidentielle), nous leur disons quil est encore temps de quitter le navire et de rejoindre dès à présent la volonté populaire.
A tous les corps de métier, toutes les organisations professionnelles et tous les étudiants des universités publiques et privées, tous les burkinabè sans distinction aucune, la demande de démission de son Excellence Rock March Christian KABORE est rentrée dans une phase non négociable et inconditionnelle parce que le changement évoqué et souhaité est devenu une question de survie ; nous demandons à tous, de rallier les manifestations patriotiques et populaires.
Aux Forces de Défense et de Sécurité, nous sommes avec vous, nous ne sommes pas contre vous. Nous vous demandons de rester républicaines et aux côtés du peuple, vous nêtes pas au service de personnes physiques mais plutôt au service du Burkina Faso et des causes justes avec honneur et dignité.
Ouagadougou le 19/11/21. Le porte-parole
Dr Aristide OUEDRAOGO.