
Ousmane SO, président de la Convergence Citoyenne Panafricaine
était l’invité de la rédaction du 19 mars. Avec lui plusieurs sujets ont été abordés notamment la prise récente du pouvoir par l’armée, de la situation sécuritaire et de la mise en place des organes de la transition.
Comment votre organisation a accueilli le coup d’état ?
La convergence panafricaine est une organisation assez démocratique donc s’inscrivant dans la mise en œuvre des valeurs démocratiques ne peut cautionner un coup d’état de fait.Mais le constat burkinabè est assez spécial de telle sorte que nous avons pris acte de la situation parceque l’existence propre du Burkina est en jeux .Et lorsque nous avons une situation comme ça qui se présente ,il est normal que nous analysons les pour et les contre et tirer toutes les conséquences et leçons qui sieaient.Dans ce cadre nous avons pris acte du changement par force du régime qui est intervenu et nous avons décidé d’accompagner le nouveau régime dans la mise en œuvre de son programme de gouvernement quitte à ramener rapidement la paix qui faisait défaut lors du régime passé.
Bientôt 02 mois que le MPSR est là et la situation semble être la même.
Il fait bientôt deux mois que le nouveau régime est là mais de façon objective ,il est difficile de changer une situation sécuritaire qui était très difficile mais les premiers pas peut nous permettre de savoir si nous sommes sur la bonne voie ou pas .Les premiers pas du régime Damiba n’ont pas du tout été simple.D’abord à la cérémonie de prestation de serment ,il y’a des têtes qui ont été présentées comme des membres du MPSR qui ont beaucoup jouer sur la sympathie que les gens avaient pour ce régime.Ensuite il y’a eu les meetings tout azimut de soutien notamment le meeting à la place de la nation qui a créée beaucoup de bruit.Les gens se demandent si dans cette situation on organise un meeting pour féliciter les FDS d’avoir libéré une zone ou permettre des populations à rejoindre leurs villages mais rien n’a encore été fait sur le terrain.Ces deux signaux n’étaient pas bon.
Cela a joué sur la sympathie que les gens avaient pour le régime mais néanmoins nous sentons que les choses sont entrain de se mettre en place progressivement.
À l’issue des assises nationales ,les forces vives ont décidé que la transition sera de 03 ans ,quelle analyse faites-vous de cette durée ?
D’abord pour les assises nationales ,il y’a eu des voies qui se sont levées pour dire que ce n’était pas inclusif ,qu’on a choisit des personnes pour participer.Cela n’est pas totalement faux parceque lorsque vous regardez les têtes tout le monde n’y était pas mais il faut aussi reconnaître qu’on ne peut pas prendre tout le monde .Quelque soit le nombre ou les personnes qu’on va prendre on trouvera toujours quelque chose à dire. De façon formelle nous avons pris acte des conclusions des assises nationales.Concernnant la durée de la transition nous pensons que cela est tenable parceque lorsque vous regardez la dégradation de la situation sécuritaire ,c’est difficile de tenir une élection actuellement.Si aujourd’hui on décide de tenir une élection peut-être c’est 1/3 du territoire qui sera couvert .Cela ne va pas refléter la volonté du peuple .Avec ce délai on pourrait au moins récupérer les 2/3 du territoire et permettre à la majorité des populations de s’exprimer.
Dans la liste des membres de l’assemblée législative de transition,nous voyons des noms d’acteurs de la société civile ayant participé aux manifestations pour le départ du président Kaboré, cela vous paraît normal ?
De façon objective ,il faut reconnaître que tout burkinabè qui jouie de tous ses droits civiques a la possibilité de participer à toute assemblée qui puise représenter le peuple pour donner sa voie à la construction de la nation .Je ne vais pas faire une guerre de personnes .S’ils ont été choisis c’est qu’ils ont la capacité d’assumer. Tout compte fait l’assemblée sera mise en place les jours à venir et on va les juger au pied du mur. On saura qui est à la hauteur ou pas. S’ils font un bon boulot ,l’opinion va les accompagner dans le cas contraire ils seront vomis.
Des anciens du régime Compaoré notamment Luc Adolphe TIAO figurent dans la liste des membres de l’ALT ,cela vous surprend ?
Je n’ai pas un problème avec l’âge
si Luc Adolphe TIAO avec toute l’expérience qu’il a pu apporter quelque chose de significatif dans la construction de ce pays, il n’y a pas de soucis. Il faut reconnaître qu’il ne sait pas lever comme ça pour se présenter. Il est dans un groupe, si au sein du groupe on le choisit qui suis-je pour s’opposer à ce choix, je suis un démocrate.
Parlons de la diversification de notre de coopération militaire ,aujourd’hui ils nombreux les burkinabè ne voulant plus entendre le nom de la France.
Nous ne sommes pas anti-français
et je ne pense pas qu’il y ait un burkinabè anti-français.Mais selon un certain nombre de constats et d’analyses sur le terrain, les populations se sont rendues compte que le partenariat unilatéral avec la France n’arrive pas apporter fruit. Voilà pourquoi la dynamique actuellement qui se dégage est que en plus de la France que nous puissions diversifier notre partenariat c’est-à-dire avec d’autres puissances notamment la Russie, la chine. Même quand on dit des partenaires ce ne sont pas des personnes qui vont venir combattre à la place des burkinabè .Nous voulons des gens dans la collaboration qui puissent nous aider à travers le renseignement ,à travers des armes et autres qu’ils vont mettre à notre disposition››.
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