
Ce samedi 4 juin 2022, les étudiants ont assisté à un café-débats portant sur la réconciliation nationale à la résidence universitaire de Patte d’oie. Animé par Yéli Monique Kam, Tahirou Barry, Aziz Dabo, cadres politiques et Ignace Sangaré, universitaire, la rencontre modérée par le journaliste Lookman Sawadogo a été organisée par l’Appel de Manéga en collaboration avec le comité des étudiants locataires de la cité.

« La réconciliation comme solution aux échecs de la gouvernance politique : cas de la crise de société, de la cassure sociale et du misérabilisme de la jeunesse », c’est le thème autour duquel le panel s’est entretenu avec son auditoire. Ouvrant le bal, Aziz Dabo a centré son propos sur l’implication de la jeunesse dans le processus de réconciliation du Burkina Faso. À l’en croire, la jeunesse ne peut rester inactive au regard de sa prédominance numérique et de son intérêt à ce qu’il y ait la paix. Pour M. Dabo, « la jeunesse peut jouer de très grands rôles de la paix, de la réconciliation en étant ambassadeur de la paix, de la réconciliation, de ce langage de la paix ». Il a ainsi invité les étudiants à faire de cette mission une obligation. « En ayant des exigences auprès de nos autorités, nous devrons avoir des obligations envers nous mêmes pour que ce Burkina soit un havre de paix », a-t-il expliqué.

Yéli Monique Kam s’est attardée sur la nécessité de la mise en oeuvre des mécanismes de la réconciliation nationale constitués du triptyque « Vérité Justice réconciliation ». Et pour y arriver, Mme Kam a appelé les jeunes à « plus de civisme, à cultiver des valeurs de civisme, de fraternité, de confiance en eux et aux aînés et à soutenir « toute démarche de réconciliation au Burkina Faso ».

Selon le troisième panéliste Tahirou BARRY, de 1966 à 2022, nous avons assisté à une succession de programmes politiques non achevés et brutalement interrompus. Cette situation pose les bases de la nécessité de se réconcilier pour changer la donne. « Les différents régimes qui se sont succédé à la tête de notre pays ont laissé un lourd passif en termes de crimes économiques, de crimes de sang, il y a lieu donc qu’on se retrouve pour envisager un processus sincère, inclusif de réconciliation », a montré M. Barry aux étudiants. Et d’ajouter que « Sans réconciliation, nous allons évoluer dans un processus de programmes inachevés », a confié M. Barry aux étudiants.

Le Dr Sangaré, enseignant à l’université Joseph Ki Zerbo et quatrième panéliste justifié la nécessité de réconciliation par celle de vivre. « Nous sommes condamnés à être ensemble si nous voulons vivre », a-t-il expliqué dès l’entame de son propos avant d’ajouter que « la question de la réconciliation nous appelle à nous attraper la main les uns les autres ».
Pour le secrétaire général de l’Appel de Manéga Lookman Sawadogo, il est temps de parler de la réconciliation aux jeunes. « Aujourd’hui, on a beaucoup travaillé avec les autres couches et nous avons décidé d’apporter ce message aux jeunes de mieux comprendre la question parce qu’il y a des préjugés, qui sont dites simplement pour tourner l’attention des bénéficiaires de la réconciliation », a-t-il déclaré.
La rencontre s’est terminée à travers des échanges entre les participants et le panel. Et tous, ont-ils été unanimes: la réconciliation est une solution aux problèmes du Burkina Faso.
Pierre Bonkoungou
eclairinfo.net