
Les étudiants de la résidence universitaire de Kossodo ont assisté à un café-débats sur la réconciliation nationale ce dimanche 12 juin 2022. Initiée par l’Appel de Manéga, cette rencontre a été animée par cadres politiques et universitaires dont le Professeur Mélégué Traoré.
Selon Lookman Sawadogo, Secrétaire général de l’Appel de Manéga, par ailleurs modérateur de ce café-débats, l’objectif de cette initiative « c’est de faire comprendre à ces jeunes que la réconciliation est différente de ce qu’on leur fait entendre souvent, qui porte beaucoup d’amalgames. Ici, on essaie de lever les équivoques liées à ces questions de réconciliation et ça permet de mieux se positionner ».
À l’entendre, les jeunes font face à plusieurs amalgames sur la réconciliation nationale tendant à confondre l’expression à la haine politique et aux questions d’impunité. « Jusque-là, il y a des amalgames, c’est donc pour qu’il y ait plus de clarté dans l’esprit des uns et des autres, que les jeunes comprennent que la réconciliation est en lien avec l’avenir, avec la stabilité du pays, la paix », a souligné M. Sawadogo.
Revenant sur la question du terrorisme, le SG a laissé entendre que la réconciliation est une solution non négociable. « »Pour moi, le vrai problème du Burkina Faso, c’est la réconciliation. On ne gagne pas une guerre désunie, si vous n’avez pas les cœurs qui sont ensemble, on ne peut pas gagner de guerre, et aujourd’hui, le vrai problème du Burkina Faso, c’est la désunion. Je pense qu’elle premier problème du Burkina, c’est la réconciliation. En dehors du passif judiciaire, de la haine politique, du terrorisme,… il y a les questions de religions, les questions d’ethnies qui se soulèvent, et ça compromet davantage notre capacité. Donc la capacité nous permet de nous mettre ensemble pour faire un bloc national contre l’adversité ».
Les panélistes ont discuté entre autres des périls et les menaces de la non-réconciliation, des cassures sociopolitiques liés à la non réconciliation, et de l’intérêt de la réconciliation pour les générations futures. Le professeur Mélégué Traoré a estimé que le Burkina Faso ne peut échouer la réconciliation nationale. « On ne peut pas échouer la réconciliation parce que si on échoue, personne ne pourra vivre. C’est certainement l’une des conditions pour que l’on réussisse, si on échoue c’est une catastrophe », a affirmé M. Traoré. À la question des étudiants de savoir si la réconciliation n’est pas purement politique, le Pr Traoré a répondu par la négative. Avant d’ajouter que « les éleveurs qui se bagarrent avec les agriculteurs à Mangodara ou à Nouna, est ce politique ça ? La vraie réconciliation commence par ça ».
L’Appel de Manéga regroupant notamment des (anciens) cadres oeuvre depuis sa création pour la réconciliation nationale. Le samedi 4 juin dernier, la structure avait tenu un café-débats avec les étudiants de la cité universitaire de Patte d’Oie