Le Burkina Faso est dirigé depuis le 24 janvier par des militaires avec à leur tête le Lieutenant-colonel #Paul #Henri SANDAOGO #Damiba âgé de 41 ans. Depuis lors des organisations de la société civile ont décidé d’apporter leur soutien aux militaires. Parmi ces organisations figurent le Collectif National des organisations de la société Civile Sauvons le Burkina.
Mamadou DRABO président du dit collectif était l’invité de votre rédaction du 16 juin. Un entretien qui a porté sur la vie du collectif, son point de vue sur la gestion actuelle de la crise securitaire.
eclairinfo.net : Depuis quand existe votre organisation ?
Mamadou DRABO : Il faut dire que nous sommes sur le terrain avant mais nous avons essayé de se regrouper au lendemain de la prise du pouvoir par le MPSR au sein d’un collectif que nous avions dénommé Collectif National des organisations de la société civile sauvons le Burkina. Nous existons depuis mars 2022 et nous avons obtenu notre récépissé le 19 mai dernier. C’est ainsi que j’ai été élu président.
eclairinfo.net : Pourquoi se regrouper au sein d’un collectif ?
Mamadou Drabo : Au lendemain de la prise du pouvoir par l’armée ; tous ceux qui ont manifesté dans la rue, qui ont eu a posé des actions pour demander la démission du président Roch Marc Christian Kaboré ont trouvé, qu’il était nécessaire de se mettre ensemble pour impulser une nouvelle dynamique au sein de la société. C’est de là que l’idée est née.Nous étions à l’avant-garde ; ceux qui ont appelé l’armée à prendre ses responsabilités. Nous sommes les premiers soutiens des militaires depuis le 24 janvier. Et nous continuons à les soutenir parce que l’armée est une entité. Aujourd’hui nous constatons que l’entité armée est en train de se mettre en branle pour infliger un échec à ces ennemis qui harcellent la population. Notre soutien est indéfectible derrière les militaires qui sont en train de se battre jour et nuit.
eclairinfo.net : Quelles sont les actions déjà ménées par le Collectif ?
Les actions que nous avions eu à mener déjà sont la remise de don de vivres au profit des déplacés internes de Pobe-Mengao qui sont à Pabre. Également nous avions fait don de vivres aux déplacés de Sollé qui sont à Ouahigouya.
eclairinfo.net : Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle du pays ?
Mamadou Drabo : Nous voyons que les militaires sont rompus à la tâche vu qu’une partie du territoire a été occupée depuis près de 07 ans et aujourd’hui il faut déloger les terroristes dans ces zones. Cela n’est pas du tout une tâche facile pour les militaires mais nous voyons l’abnégation au travail, c’est-à-dire la résilience au sein des militaires qui quitte à perdre leurs vies continuent toujours le combat pour reprendre ces territoires. La lecture au sein du collectif c’est que les militaires travaillent dur et cela n’est pas facile. L’ennemi aussi ne veut pas lâcher les territoires qu’il a occupés pendant longtemps. Pour nous, c’est de continuer à soutenir les militaires pour qu’on puisse débouter ces ennemis.
D’aucuns estiment que la situation s’aggrave du jour au lendemain, le collectif partage-t-il ce même avis ?
Six mois avant l’avènement du MPSR les lignes étaient déjà tracées au Burkina dont nous savons qu’il y’a une partie du territoire qui appartenait automatiquement aux terroristes et les villes étaient carrément assiégées. C’est l’exemple de la ville de Titao et celle de Djibo où les terroristes paradaient. En son temps les militaires travaillaient mais il y’ avait des difficultés pour repousser l’ennemi qui était en train d’occuper la ville. Avec l’avènement du MPSR ils ont essayé de tout mettre en œuvre dans la mesure du possible pour reprendre les villes assiégées. Par exemple, aujourd’hui Titao n’est plus une ville assiégé, certes il y’a des villages qui font peur parce que l’armée n’a toujours pas déployé ces tentatives jusqu’en profondeur. Il faut d’abord rendre accessible certaines zones inaccessibles, déminer la voie, l’armée de l’air est en train de pilonner certaines positions juste vous dire que l’ennemi est tenace.
Nous constatons depuis un temps que les déplacés internes ne bénéficient plus d’aide comme avant, qu’est-ce-qui pourrait expliquer cela selon le Collectif ?
Ce qui explique c’est qu’aujourd’hui il n y’a que le gouvernement et quelques organismes qui sont sur le terrain pour aider les populations. Les partis politiques vu qu’ils ont perdu le pouvoir, beaucoup ne veulent plus venir en aide au peuple parce qu’ils ne sont plus aux affaires. Vous voyez que cela montre que ces hommes ne sont là que pour leurs propres intérêts. Nous lançons ici un appel à tout le peuple burkinabè à s’unir comme un seul homme pour aider nos parents qui sont en détresse. Dans nos familles il y’a des habits qu’ils ne portent plus, les collectes devraient commencer d’abord dans chaque famille. Mettons nous à la place de ces personnes. En Ukraine lorsque la guerre a commencé nous avons vu la solidarité qui s’est créée. Dès que les déplacés descendent des cars on commence à les recevoir sur le plan médical ou psychologique mais ici c’est tout le contraire. Que les uns et les autres sachent que nous sommes en guerre et arrêter de parler de guerre asymétrique. C’est une guerre conventionnelle et que l’ennemi a acquis un territoire que l’armée est en train de le déloger et souvent quand ces gars subissent de pertes ils s’abattent sur les populations pour essayer de cacher les victoires de l’armée.
eclairinfo.net : Comment vous trouvez les sorties terrain du Chef de l’État ?
Nous saluons cela avec entoushsiasme.Cela prouve qu’il est aux côtés des populations,qu’il compati à la douleur de la population. Cela lui permet aussi de toucher du doigt les réalités du terrain. Mais qu’à cela ne tienne nous pensons que cette tâche incombe plus au gouvernement qui devrait être proche de la réalité. Au jour d’aujourd’hui, le gouvernement travaille mais nous pensons qu’il peut faire mieux. Quand on prend au niveau du domaine de l’action humanitaire, le ministre qui s’occupe de ça, nous voulons qu’il soit sur le terrain, aller au contact de ses populations pour qu’elles sachent qu’elles sont burkinabè parceque quand il y’a des attaques et que le ministre n’est pas sur le terrain, c’est vrai le président c’est le sommet mais il y’a des gens qui devraient s’occuper de ça, le président ne peut pas tout faire; Il y’a des gens qu’on a responsabilisé pour ça .Nous demandons à ces ministres d’occuper pleinement leurs fonctions et de savoir que c’est un coup d’état qui les a emmené et ils devraient être un gouvernement de coup d’État, un gouvernement où on est sur le terrain, un gouvernement dont nous savons compter jour comme de nuit, un gouvernement dont la population sait quelqu’en soit les situations ces gens sont prêts à défendre les couleurs du peuple burkinabè.
eclairinfo.net : Des voies s’élèvent au sein de l’opinion faisant cas d’exactions commises par l’armée, comment collectif traite ce sujet ?
En tant de guerre tout est possible. L’ennemi se confond souvent dans la masse par stratégie pour que l’action que devrait mener l’armée contre ces positions ne puisse pas être efficace. Cela aussi pousse l’armée à développer son renseignement pour connaitre certaines personnes qui sont cachées au sein de la population. Mais comme l’armée communique peu il y’a des suspects que l’armée élimine et certains pensent que c’est la stigmatisation. Ce sont des ennemis, des terroristes que des agents de renseignement essaient de rechercher et qu’ils ont des informations fiables. C’est quand l’information est fiable qu’on fait des descentes sur le terrain. Je pense que l’armée n’a pas encore fait d’exactions sous le MPSR.
La question de détournement de camions par les groupes armés est devenue récurrente, comment la question est débattu au sein collectif ?
Il faudrait que les burkinabè puissent poser le diagnostic et comprendre que c’est une zone occupée par les terroristes si clairement qu’il y’a des contrebandiers qui utilisent le nom du terrorisme pour détourner les camions à des fins économiques. Au jour d’aujourd’hui quand on dit que ce sont des terroristes et s’habillent déjà le chauffeur a peur, c’est de remettre les clés et prendre la poudre d’escampette. Je pense que le peuple devrait comprendre et demander au peuple de signaler que ce sont des contrebandiers qui sont en train de s’organiser pour faire entrer du carburant illégalement sur le territoire burkinabè ou bien essayer de détourner du carburant pour les envoyer dans les stations et vendre. Nous pensons que l’armée doit ouvrir l’œil et faire un travail de fond.
eclairinfo.net : Quelles sont les actions que le Collectif entend mener pour nous sortir de cette situation de terrorisme ?
Nous allons faire des sorties, aller aux cotés des populations pour faire des actions de collectes d’habits, de chaussures, de nourritures pour remettre à nos frères déplacés. Deuxièmement nous allons faire des thés débats avec les jeunes pour leur faire comprendre que l’échec de ces jeunes militaires c’est l’échec de cette génération montante parce que nous avons eu une génération de 1983 qui a géré le pouvoir jusqu’en 2022. Aujourd’hui c’est une nouvelle génération de militaires et de jeunes qui veulent prendre la relève et cette relève nous ne devrions pas venir rire et dire que nous savons que ce n’étaient pas des travailleurs, ils ne peuvent rien faire. Nous appelons les uns et les autres à prendre conscience que le monde à venir c’est celui de la jeunesse
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