
À l’appel du Mouvement M30 Naaba Wobgo, des centaines de manifestants ont jalonné les artères du centre-ville de Ouagadougou dans l’après-midi de ce vendredi 12 août 2022. Cette manifestation avait pour objectif de lutter contre le néocolonialisme notamment en exigeant le départ de l’ambassadeur français Luc Hallade suite à ses allégations sur la situation sécuritaire au Burkina Faso.
Le mouvement dirigé par la femme politique Yéli Monique Kam a appelé les manifestants à se réunir à la place de la nation pour marcher jusqu’à l’ambassade de France situé près du premier ministère. Ce rassemblement n’aura jamais lieu puisque dès les premiers instants, la Police à travers ses unités a fait irruption et chassé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes.
Aussitôt dispersés, les manifestants ont quitté la place de la nation, et la police assiégea le site. Plus tard, les manifestants tentent à nouveau un autre rassemblement à l’entrée du grand marché en venant du rond-point des Nations-Unies. Ces tentatives seront à nouveau infructueuses face au zèle des policiers en mission. Les lacrymos pleuvent de partout, les commerçants du grand marché n’en seront pas épargnés. Des manifestants sont poursuivis pour arrestation, la responsable du mouvement Monique Kam trouvera plus tard refuge au palais de la justice sous la garde des GSP pour échapper aux tentatives d’arrestation des policiers.
Les manifestants, crispés, oublient presque l’ambassadeur de la France au Burkina et s’affolent contre le Président Damiba. “Que Damiba sache que son mandat de transition est fini. S’il veut, qu’il s’apprête à fuir, sinon, c’est fini. Nous sommes sortis pour aider le pays. Chasser la France, c’est aider le pays et il envoie la police nous lancer des lacrymogènes. Damiba nous a fait la force, mais Dieu est plus fort que lui”, lancé Ibrahim, un manifestant visiblement proche de la trentaine.
La manifestation s’arrêtera finalement en début de soirée. Au bilan, des manifestants blessés, certains arrêtés. C’est la deuxième marche enregistrée par le régime Damiba depuis son accession au pouvoir, et c’est la deuxième à être réprimée.
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