
Ceci est une tribune de l’écrivain burkinabè Ousmane Bissiri connu sous le pseudonyme conférencier d’Afrique.
La soif de la démocratie et la liberté ont été les motifs de plusieurs luttes dans ce pays, certains ont payé de leur vie depuis le début des années 2000. Jusqu’en fin 2014, l’insurrection populaire a renversé Blaise Compaoré, nous nous sommes dit que le temps des belles réformes promises est arrivé. Avec une transition difficile, les élections ont été organisées. Le tout nouveau pouvoir civil depuis 1966 venait de voir le jour en 2015. Le président Rock au pouvoir, les débats tournaient autour d’insurgés ou pas, malgré que la date de l’insurrection populaire a été constitutionnalisée, d’autres personnes continuaient à se présenter comme des non insurgés. Donc une division avec une absence de république puisque la constitution même est discutée.
Les syndicats et le gouvernement ont passé la moitié du mandat présidentiel à s’opposer sur les salaires et les conditions des travailleurs. Moi qui croyais que le nouveau débat devait tourner autour du développement du système socio-économique et le bien_être collectif. Le président de l’Assemblée nationale feu Salifou Diallo, considéré par nombreux comme le plus grand stratège politique du pays a effectué des réformes au sein de l’armée sous prétexte que la transition avait fait des erreurs. Malgré cela la crise sécuritaire terroriste de la sous région contaminait le Burkina Faso de façon foudroyante.
Les politiciens, les activistes et les syndicats du pays continuent le cinéma politique. Le marketing politique lors des campagnes, le lobbying politique avec des OSC parallèles aux parti politiques et les syndicats opposants.
C’est ce que le pouvoir civil nous a servi. Mon analyse est: ce ne n’est pas le MPP seulement qui a échoué, nous avons tous échoué c’est pour cette raison qu’aujourd’hui ,ils se sont tous rassemblés pour créer le front patriotique. Aucun front ne pourra faire revenir le pouvoir à ces derniers car ils n’ont pas cherché le chemin du consensus, le chemin de raison, il y’a eu une absence de pensée politique, la véritable qu’on appelle philosophie politique qui précède toujours la politique politicienne qui consiste à dresser les programmes véritables pour les populations. Ce qui est regrettable est que au lieu de se battre pour développer le pays , nous avons choisi de nous battre entre nous.
Pour terminer j’aimerais dire à ceux qui pensent que les militaires vont s’opposer entre eux pour perdre le pouvoir qu’ils se trompent. Si les civils veulent revenir au pouvoir qu’ils grandissent, la politique ce n’est pas du griotisme ou les stratagèmes pour se retrouver dans les débits de boissons. C’est un noble travail transcendantal pour sauver et protéger les siens. Et les militaires ne doivent pas penser que c’est un trophée pris sur un plateau d’or. Ils doivent profiter pour effectuer les bonnes réformes et donner leçon aux civils car l’histoire rattrape. Le pays est pour tous, si on échoue ,on sera tous appelés réfugiés ailleurs.
Le conférencier d’Afrique.