
Dans l’optique d’appréhender au mieux, l’importance des réseaux sociaux et leurs impacts dans le contexte de la crise sécuritaire que vit notre pays, nous avons recueilli l’opinion de Monsieur Karim Sagnon à ce sujet. Il est le coordonnateur du réseau des jeunes pour l’éducation et la sensibilisation aux médias sociaux virtuels. C’était à l’occasion d’une conférence publique tenue le 11 novembre Ouagadougou.
Sur ces questions, notre interviewé estime que les réseaux sociaux sont d’un intérêt capital, car de nos jours toutes les couches sociales l’utilisent pour communiquer. ‹‹ Il faut dire aujourd’hui, la question des réseaux sociaux est devenue fondamentale, parce qu’aujourd’hui personne ne peut gouverner ce pays, ce monde, sans la donne réseaux sociaux ›› a t-il soutenu. Il ajoute qu’actuellement, ces nouveaux moyens de communications sont employés pour fragiliser les pays
‹‹ On utilise ces plateformes là pour pouvoir déstabiliser le pays>>, a t-il signifié. Selon Monsieur Sagnon, si le terrorisme persiste toujours dans nos contrées, c’est parce que les bandits armés parviennent à démoraliser plus la population, avec ces plateformes de communications qu’avec les armes. ‹‹ […]Si la crise sécuritaire même a pris une ampleur aujourd’hui, c’est parce que […] ces mêmes terroristes utilisent ces réseaux sociaux pour […] terroriser plus avec les informations mêmes qu’avec les armes>> a t-il laissé entendre. Pour lui, le processus d’envoi d’un message obéit à trois étapes majeures ” penser le message”, ” saisir le message” et ” cliquer sur le bouton pour verrouiller ce que vous aviez écrit”. En outre, il a invité l’ensemble des citoyens à bien penser au contenu de leurs publications et à “savoir publier responsable”. << […] Il faut que chacun de nous réfléchisse et il trouve le moyen de dire qu’est-ce que je publie, pourquoi je publie, pour qui je publie, à quelle fin je publie. […] Si nous arrivons à toucher le maximum de personnes, c’est-à-dire du milieu rural jusqu’au milieu urbain, pour que ces personnes prennent conscience que ce que je publie sur les réseaux sociaux ça peut apporter un coup ou un frein sur le développement de ce pays, les gens publierons de façon responsable ›› a t-il recommandé.
Monsieur Sagnon a profité de cette occasion pour lancer un appel aux différents responsables de la nécessité de soutenir les projets de sensibilisation, car la plupart des personnes qui communiquent avec ces outils sont des analphabètes. ‹‹ […] Aujourd’hui, la majeure partie des personnes qui utilisent ces réseaux sociaux ne sont pas forcement des gens qui sont allés à l’école. Les commerçants aujourd’hui, utilisent whatsapp pour faire leur commerce. La vendeuse du marché utilise aujourd’hui, Facebook pour exposer ses produits. Et aujourd’hui, tout le monde est devenu utilisateur de ces plateformes là. Et donc, il est vraiment intéressant que nous parlons à chacun dans sa langue pour l’expliquer ce que c’est que les réseaux sociaux. Que nous parlons à ceux-là qui parlent le français pour les expliquer ce que c’est que les réseaux sociaux et quels sont les fins de ces réseaux sociaux là›› a t-il plaidé.
Par ailleurs, monsieur Sagnon pense que grâce à la sensibilisation nous pouvons ” gagner la guerre à 40%” et que le reste pourra s’acquérir ou être comblé “par les armes” et les autres systèmes de défense que le gouvernement ne peut révéler aux citoyens. ‹‹ Je crois que si nous arrivons à ça, nous aurons gagné la guerre à 40% et le reste se gagnera par les armes et par aussi les moyens que l’Etat a comme stratégie et qu’il ne peut pas dévoiler sur la place publique >> est-il convaincu.
Dans le but de limiter les effets néfastes liés à l’usage des réseaux sociaux, l’association de monsieur Sagnon anime déjà des émissions radiophoniques dans le Kouritenga, dans ce sens. Elle organise aussi des séances de sensibilisation au profit des élèves dans les différentes écoles. L’association prévoit mener des activités d’informations et de sensibilisations dans toutes les 13 régions du Burkina bientôt.
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Prudence Ouédraogo