
À la question de qui, je ne répondrai pas avec des noms précis de personnes; mais par un profil type.
Après observation et analyse du contexte actuel et des enjeux du futur, je soutiens dans l’intérêt du pays qu’après la destruction faite par la guerre, qu’il nous faudra une grande pointure du monde économique comme président du Faso.
Parceque le premier pilier de la reconstruction sera inévitablement l’économie qu’il faudra d’abord rebâtir et relancer. Un homme d’affaires comprendra mieux l’environnement des affaires, inspirera plus confiance aux structures financières d’ici et d’ailleurs et saura mobiliser les investisseurs par son tact et sa connaissance des affaires.
Ne tournons pas en rond et n’ayons pas de complexe à ce niveau. Le pays aura besoin d’argent et beaucoup d’argent. C’est la raison pour laquelle il faut quelqu’un qui connaît l’argent, qui sait où il se trouve , qui a ses réseaux établis et qui sait utiliser l’argent pour qu’il fructifie. Ici, on pourrait en discuter; mais plus que jamais , il est dans l’intérêt de tous d’avoir un président argenté qu’un président pauvre qui cherchera à s’enrichir ainsi que son clan en premier ou en même moment que le pays. Nous avons deux exemples dans le voisinage dont les expériences peuvent convaincre de la portée stratégique d’une telle option. Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire et Patrice Talon.
L’un est économiste et technocrate et l’autre homme d’affaires. Leur point commun c’est la connaissance du monde de la finance. Peut importe, les critiques qu’on peut faire sur eux, nous avons des tableaux concrets à regarder. Dans notre cas, pas besoin d’avoir un président qui a des compétences politiques ou une famille politique. C’est pour cette raison que l’idéal ici serait un homme d’affaires. Adjoint par un militaire comme vice-président du Faso en charge des armées. Derrière lesquels présidents, il faudra alors mettre une bonne équipe de femmes et d’hommes pétrie de valeurs et des technocrates compétents, rigoureux et convaincus.
Pourquoi pas l’homme politique professionnel comme choix ?
Justement, parceque le mal que traîne le Burkina et que la guerre et les coups d’état successifs ont aggravé c’est la crise aiguë de leadership.
Pour la simple raison que personne ne fera l’unanimité devant les autres dans le Burkina d’aujourd’hui où chacun se voit un destin national. Un Burkina où par méchanceté, aigreur et jalousie personne n’aime voir l’autre devant ou en haut de lui. Si l’on vous dit d’amener une personne en qui on ne trouvera pas à redire dans ce pays; c’est comme vous demander de ramener le soleil de l’Ouest vers l’Est. Notre classe politique nous a montré qu’elle est incapable de se mettre d’accord autour d’une idée, de l’intérêt commun ou d’une personnalité comme leader, ces dernières années. Elle restera dans cette inconstance , incohérence et ambiguïté pour encore longtemps au regard de ce qu’on voit. C’est le même disque rayer qui va encore être remis. Autant considérer que la classe politique n’est pas à même d’apporter aux Burkinabé une offre politique de reconstruction nationale d’un pays affaissé : ni après cette guerre; ni pendant cette guerre.
Qu’on ne se trompe de priorité et de vision. La prochaine guerre aussi âpre qu’il faudra mener après celle-là qui est militaire ou qu’il faudra gérer concomitamment , c’est celle de l’économie. Cette dernière ne tient plus et est en train de s’effondrer.
Après la guerre ou d’ici une année cette économie ne sera plus que des ruines.
Réveillons-nous. Ouvrons les yeux. Avant que les politiques ne nous embarquent dans les allées sans issue d’une compétition électoraliste qui va opposer au lieu de rassembler ; diviser au lieu de réconcilier; créer plus d’hostilité et de conflits au lieu de pacifier le pays. Nous devons anticiper, prévenir et proposer à l’avance . La reconstruction d’un pays ce n’est pas une mince affaire. Ni le lieu de la théorie encore moins de la démagogie. Il n’y a pas de place pour des démagogues. C’est pourquoi, il faut un champion. Un homme providentiel, à la limite, qui trouve des solutions aux problèmes par lui-même effectivement et non quelqu’un qui attend qu’on lui trouve des solutions.
Nous devons nous mettre déjà d’accord sur le portrait robot de qui pourrait mieux et doit nous conduire au terme de la transition.
La balle est dans le camp des hommes d’affaires burkinabé. Ils doivent briser les codes et quitter leur torpeur. En effet, Dieu seul sait que nous disposons de plus d’un qui a le profil de l’emploi. Je n’ai ni dit le nom d’une personne ni insinuer quoique ce soit. J’ai juste exprimé ma pensée.
C’est mon devoir de citoyen. Et j’en ai le droit.
Lookmann SAWADOGO
Journaliste éditorialiste Essayiste
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