
Bachirou Sanfo, manifestant
Le torchon brûle entre les habitants de Roumtenga dans l’arrondissement 04 de Ouagadougou et El Hadj Moussa Kouanda. En effet, un conflit foncier oppose celui-ci à ces derniers. Litige qui date près d’une décennie. Les habitants étaient sur le terrain litigieux les 03 et 06 août pour s’opposer à un projet de construction d’un mur initié par le sieur Kouanda.

Dans la matinée du jeudi 03 août une vive tension régnait dans le village de Roumtenga. Également pour la journée du 06 août. Les populations s’opposent à la construction d’un mur sur un site qu’elles prétendent être propriétaires. Un terrain sur une superficie d’une vingtaine d’hectares qu’ils ont hérité de leurs grands-parents.

‹‹ Le terrain nous appartient. Des membres de la famille Derra nous ont volé et ont vendu à Kouanda Moussa. Le problème date depuis longtemps. C’est sous le manda du maire Anatole et son conseiller Florent. Ils ont essayé de tenir des sessions pour lui attribuer ( Moussa Kouanda) mais tout est resté infructueux. Nous avons été reçus plusieurs fois par le maire qui nous a dit que le projet de session a été arrêté. Nous étions toujours sur la lutte pour la récupération de notre terrain. À notre grande surprise, nous voyons quatre cargos de la gendarmerie qui escortaient du ciment et du matériels de construction sur notre site ›› expliquent-ils.
Selon Bachirou Sanfo un des manifestants, ce sont des résidents du village notamment membres de la famille Derra qui se sont usurpés de leur terre pour vendre au sieur Kouanda. ‹‹ Ce sont Derra Madi, Derra Amidou, Derra Assami, Derra Souley qui ont vendu le terrain à M.kouanda. Ces personnes citées ne sont pas de la famille Sanfo. Il n’y a pas de lien de parenté entre la famille Sanfo et la famille Derra mais nous cohabitons ensemble. Le terrain nous appartient. Il appartenait à nos aïeuls qui nous ont légué. Il y a même les tombes de nos grands parents ici ›› soutient-il. À l’entendre il s’agit de la force qu’on veut leur faire. ‹‹ Il veut nous forcer pour prendre le terrain. Nous ne sommes pas d’accord. Il a amené la gendarmerie. Ils m’ont menotté( …) Nous voulons qu’ils partent avec leurs matériels et nous laisser le terrain. S’ils prennent pas leurs matériels, nous n’allons pas bouger, on ne veut pas qu’il y ait conflit aujourd’hui ni demain›› a-t-il fait savoir.

Afin d’équilibrer l’information eclairinfo.net a rencontré Monsieur Kouanda Moussa pour avoir sa version.
‹‹ Je dispose des papiers du terrain. Ceux qui parlent ne sont pas autochtones de la localité. Ils en savent. Comme la terre est devenue de l’argent c’est pour cela ils en font un problème ›› nous explique-t-il. Il nous brandit une copie des papiers du site (attestation de cession provisoire délivrée par le receveur des domaines, acte de cession à l’amiable, un croquis du terrain) et des ordonnances de jugement. À l’entendre c’est avec ces documents qu’il a mobilisé les forces de l’ordre pour la sécurité du site.
La tension est toujours vive sur le site lorsque nous quittons les lieux. La gendarmerie assiste les maçons qui sont en construction.
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